FLAVIN (D.)

FLAVIN (D.)

FLAVIN DAN (1933-1996)

Artiste new-yorkais, Dan Flavin est une des personnalités marquantes de l’art minimal, tant par la spécificité que par la cohérence de sa démarche. Depuis 1963, Dan Flavin réalise des constructions lumineuses, uniquement avec des tubes fluorescents, blancs ou de couleur. Curieux parcours que celui de cet artiste qui vers 1959, après des études religieuses, quitte le séminaire pour se lancer dans la peinture. Des dessins et des aquarelles inspirés par l’expressionnisme abstrait, de petits reliefs faits avec des matériaux trouvés au jour le jour donnent progressivement naissance à ce que Flavin appellera des «icônes», petites toiles monochromes dont les angles et les contours sont soulignés avec des ampoules électriques ou un tube fluorescent (1961-1963). Œuvres qui mettent l’accent sur la capacité de la lumière, à la fois matière et couleur, à créer un espace autre, diffus et insaisissable. Diagonale du 25 mai 1963 , première composition avec seulement un tube fluorescent blanc, posé en diagonale sur un mur, selon un angle aigu de 45 degrés, marque l’orientation définitive que va prendre son travail. Comme Carl Andre, Flavin se réfère à la Colonne sans fin de Brancusi et au constructivisme russe pour élaborer un système de constructions simples et géométriques avec des tubes fluorescents posés sur les murs ou au sol, tubes de format standard, de dimensions et de teintes variables (To Donna , 1968, Musée national d’art moderne, Centre Georges-Pompidou, Paris).

Ces constructions se transforment parfois en «situations», terme que Flavin préfère à «environnement». Exemplaire est la série des Monuments pour Vladimir Tatline qui ponctuent l’œuvre de Flavin de 1964 à 1982 (collection de l’artiste, New York). Des tubes fluorescents blancs sont disposés sur les murs, selon un principe rigoureux de symétrie, par groupe de trois, cinq, sept ou huit éléments de taille décroissante et suivant un axe vertical, horizontal ou en diagonale. Flavin reprend à son compte la prédilection de Tatline pour les qualités intrinsèques des matériaux industriels, les formes dynamiques qui jouent avec l’espace et le principe selon lequel «les formes les plus simples sont les plus esthétiques» (Tatline). Cet intérêt pour la rigueur de la construction et de la pureté des couleurs l’amène à s’intéresser à des artistes comme Mies van der Rohe, Barnett Newman ou Mondrian, auxquels il dédiera des œuvres. Dan Flavin s’est fait notamment connaître avec une exposition à la National Gallery d’Ottawa en 1969. Il a participé depuis lors à la plupart des grandes manifestations internationales. De nombreuses expositions lui ont été consacrées, et en 1993 la Städtische Galerie im Städel de Francfort a présenté ses installations de lumière fluorescente datant de 1983 à 1993. Il a aussi réalisé de très belles situations pour la collection du comte Panza di Biumo à Varèse (Italie) ou pour de nombreux espaces publics aux États-Unis. À l’exemple des autres situations, la lumière fluorescente (verte, rouge, bleue) restructure des espaces ordinaires, faisant disparaître les contours et aplatissant les volumes, véritables mises en scène d’où se dégage une atmosphère quasi irréelle et mystique, qui enveloppe le spectateur et bouleverse sa vision. À l’instar des grands abstraits, Flavin a créé avec un seul matériau un système qui se suffit à lui-même et peut se répéter indéfiniment, car toute sa force réside dans la simplicité de la proposition.

Encyclopédie Universelle. 2012.